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LE VER LUISANT

C’est en été qu’on peut le rencontrer !

  • Publié : 19 juillet 2024

C’est lors des chaudes journées d’été, à la nuit tombée, en cherchant dans les herbes hautes, que l’on peut apercevoir le ver luisant. La femelle émet une petite lumière verdâtre qui nous aide à la repérer. Autrefois très présent dans nos campagnes, il est maintenant de plus en plus rare de rencontrer le ver luisant.
Ce « ver » luisant est en fait la femelle du lampyre. Elle mesure de 1,5 à 3 cm. Son corps est ovale, segmenté, mou et aplati, dans les tons bruns et c’est l’extrémité de son abdomen qui émet cette lumière. Le lampyre est un coléoptère (comme le hanneton par exemple) mais la femelle garde adulte une forme de larve. Les femelles adultes diffèrent des larves par l’absence de taches jaune-orangé, latérales, sur la face dorsale des segments. Elle émet cette lumière pour attirer les mâles qui, eux, sont pourvus d’ailes et sont donc plus mobiles.
Les larves sont prédatrices et se nourrissent avant tout d’escargots et de limaces qu’elles paralysent en leur injectant un venin. Puis elles liquéfient leurs proies au moyen d’enzymes digestives avant de les ingurgiter. Les adultes ne se nourrissent que très peu voire pas, survivant principalement grâce aux réserves accumulées à l’état larvaire, et se laissent mourir après la reproduction. Contrairement à la plupart des insectes qui utilisent comme signaux sexuels des phéromones ou des sons, le lampyre (comme les Lucioles) utilise la lumière. La femelle dresse son abdomen dont elle contrôle l’intensité lumineuse. Le mâle a des yeux hypertrophiés, et le pronotum qui recouvre sa tête, joue sans doute un rôle de réflecteur. Il est sensible à la lumière mais aussi au dessin qu’elle forme sur l’abdomen de la femelle. Une fois rejointe par le mâle, la femelle diminue son émission lumineuse lors de la copulation. La ponte a lieu sur une plante ou sur le sol. Les larves s’enterrent pour la saison froide et ressortent au printemps.
Les lampyres, ou vers luisants, font l’objet de recherches importantes dans beaucoup de pays européens. Il s’agit de mieux comprendre les raisons de l’apparente régression de leur population. Comme dans d’autres pays européens, un programme de science participative français existe, permettant à chacun de signaler s’il voit ou non des vers luisants dans son jardin. Il est ainsi possible d’aider les chercheurs du CNRS et du Groupe Associatif Estuaire dans leur étude. Les premiers résultats montrent que les lampyres ont très fortement reculé ou disparu des départements du nord de la France. C’est dans le Morvan et le Massif central que les vers luisants survivent le mieux. Dans les jardins, les granulés anti-limace semblent souvent associés à leur disparition ou recul (risque d’absence doublé en présence de tels granulés), les petites lampes solaires peuvent aussi perturber les mâles lors de la recherche des femelles.
À la tombée de la nuit, vous pouvez donc vous promener à la recherche des vers luisants, autour de chez vous et indiquer vos découvertes sur le site de l’observatoire des vers luisants : https://www.open-sciences-participatives.org/fiche-observatoire/81 ou en nous contactant à l’adresse de notre association